Grand Barça, Remontada, retour du siècle, match de l’année, … Tellement de superlatif après cette rencontre de 8e de finale de Ligue des Champions. Mais est-ce que ça a été un grand match de football ? Non ! Est-ce qu’on a vu un grand Barcelone ? Pas vraiment. L’arbitre a-t-il fait gagner les Catalans ? Soyons sérieux, absolument pas. Est-ce une catastrophe pour le PSG ? Clairement, oui ! Retour sur le plus grand fiasco collectif depuis le désastre de Belo Horizonte. Le scénario fut fabuleux, le football non.
Shame on you
Qui sont les coupables ? Ce n’est pas la bonne question. Car ils le sont tous à l’exception d’un seul homme, Edinson Cavani, décrié par les supporters du dimanche, les accros à Twitter et les adeptes de la console du jeu. Car outre la performance encore excellente du buteur uruguayen, tous les autres ont été honteux et chaque téléspectateur a pu trouver son bouc émissaire. Le premier criera sur un milieu de terrain inexistant, à l’extrême opposé de son excellente performance au match aller. Le second se plaindra du manque de leadership et de maturité du collectif parisien, et en particulier de son capitaine Thiago Silva. Le troisième fustigera les deux boulets que sont Aurier et Kurzawa, deux joueurs moyens et spécialistes pour mettre sa propre équipe en difficulté.
Il n’y a donc pas de coupable idéal, mais une prestation a analysé dans son ensemble. Sur les six buts encaissés, seul le coup franc de Neymar peut être considéré comme une action de génie. Le reste ne vient que d’erreurs individuelles de la part des joueurs parisiens. Même le Barça n’y croyait plus après le but de Cavani, ce qui montre le naufrage du PSG durant ces dix dernières minutes. Mais blâmer les joueurs sans citer le coach serait une faute professionnelle.
Les responsabilités d’Emery
Luis Enrique a tenté un 3-4-3, qu’il a commencé à mettre en place après la lourde défaite face au PSG. Il y a deux semaines, l’Atlético Madrid avait réussi à annihiler ce nouveau système de jeu avec un pressing haut, à l’image de ce qu’avaient réalisé les joueurs d’Emery. Mais surprise, dès le début du match, le PSG joue très bas et abandonne son gros pressing qui avait fait des ravages trois semaines plus tôt. Un choix tactique de l’entraineur basque ? Peu probable. Peut-on vraiment en vouloir à Emery là-dessus ? Pas vraiment. La véritable raison, c’est la peur qui a envahi les joueurs parisiens. Des joueurs qui avaient déjà montré des lacunes sur le plan mental par le passé avec les défaites face à Chelsea et City durant l’ère Laurent Blanc.
Unai Emery n’a tout simplement pas su préparer son équipe pour ce match. Connaissant ses faiblesses et ce manque de leadership, le coach aurait dû appréhender ce match différemment. Il n’aurait pas dû croire qu’il était encore à Séville, club beaucoup plus structuré, quintuple vainqueur de l’Europa League et avec des joueurs plus fiables, professionnels que ceux du PSG. Au niveau des changements, l’Espagnol a eu tout faux du début jusqu’à la fin. Emery aurait dû faire rentrer Javier Pastore pour stabiliser ce milieu de terrain au bord de l’asphyxie. Di Maria, peu de personnes auraient pu objectivement prédire ce fiasco, mais la rentrée du duo Aurier-Krychowiak n’a jamais réussi à donner ce vent de fraîcheur à l’équipe. Mais la plus grande erreur d’Emery a été son manque de sérénité, qui était visible dès les premières minutes de match. Un manque de calme qui a provoqué toutes ses erreurs de coaching et a surement pesé sur le mental, déjà fragile, du groupe parisien.
Quel futur pour le PSG ?
Les Parisiens auront du mal à s’en remettre, c’est une évidence. Mais après ce match, il est clair que le club devra réellement tourner la page. Car cet effectif, dont le noyau dur est présent depuis 4 ans, a vécu trop de désastre pour pouvoir espérer un jour passer ce palier des quarts de la LDC. Matuidi a encore une fois montré ses limites, malgré son envie. Son manque d’intelligence de jeu et ses faiblesses techniques sont de trop pour un club qui vise un long parcours sur la scène européenne. Aurier et Kurzawa, par leurs attitudes et leurs nonchalances sur le terrain, n’ont tout simplement par leur place au sein du PSG. Thiago Silva mérite-t-il encore d’être le capitaine de cette équipe ? Non ! Il ne transmet à ses coéquipiers que son manque de confiance, sa loser attitude et son manque de sérénité.
Et la suite pour Unai Emery ? D’autres grands coachs ont reçu de telle correction. Ancelotti s’est relevé après le désastre d’Istanbul en 2005. De même pour Mourinho après la fameuse manita, sans oublier Guardiola ou encore Crujff. Tous sont passés par là. L’Espagnol devra se relever, alors qu’il avait enfin trouvé la bonne méthode pour lancer ce PSG. Le succès n’est que patience, remise en question et n’arrive qu’après multiples échecs. A méditer.